Anxiété, angoisse ou mal de l’imaginaire
par Noëlla Joanne Fournier
Qui n’a pas entendu parler du «Malade imaginaire», (1673) de Molière ou du conte «Pierre et le loup». Combien de personnes souffrent à en mourir et lorsqu’elles arrivent à l’hôpital après plusieurs heures de recherche et d’examens en ressortent sans diagnostic? Les examens n’ont révélé aucune pathologie. Pourtant, elles avaient vraiment l’impression qu’elles allaient mourir d’un mal très précis. Mais où est le problème? On ne connaît pas tous les mécanismes du cerveau, mais il est capable de convertir une peur en un mal bien réel pour la personne qui anticipe un problème de santé. C’est ce phénomène que les médecins appellent Anxiété ou Angoisse. Quelque 7% des gens âgés de 65 ans et plus en souffrent.
Qu’est-ce au juste l’anxiété?
Selon le dictionnaire Larousse, il existe trois définitions :
1re peut s’agir d’une vive inquiétude née de l’incertitude d’une situation, de l’appréhension d’un événement.
2e touche nos émotions inconscientes: état émotionnel de tension nerveuse, de peur, souvent chronique.
3e est en rapport avec la maladie mentale: état psychique caractérisé par l’attente d’un danger imminent indéterminé accompagné de malaise, de peur et de sentiment d’impuissance.
Quelles que soient les définitions, l’anxiété est une émotion désagréable qui s’exprime à la fois physiquement et mentalement. On vit dans un monde où tout va très vite, il est impossible d’être en contrôle, nous sommes vulnérables tant physiquement que moralement. Cet état affecte beaucoup le sommeil. Dans la vie, rien n’est parfait!
Nous vous présentons les étapes de l’évolution vers la crise d’anxiété. Nous parlons de crise puisque les personnes atteintes peuvent être très bien et puis, tout à coup, un événement survient et elles glissent vers la crise. Une peur grandissante s’installe en eux. Le cerveau commence à mettre en place des défenses et les symptômes physiques apparaissent. Il faut alors réagir vite puisque la croissance des symptômes physiques s’accentuera et conduira la personne vers l’urgence d’un hôpital.
- Je sens monter en moi un malaise. Je me sens inconfortable.
- J’imagine des scénarios. Je ressens de légères tensions musculaires.
- Mes mains sont moites. J’ai des papillons dans l’estomac.
- Ma vision s’embrouille. Il m’arrive d’avoir des vertiges.
- Mon pouls s’accélère. Ma respiration est haletante.
- Je souffre énormément, je suis désorienté. J’ai des serrements, des douleurs à la poitrine, des palpitations cardiaques. Ma pression monte, ma tête va éclater.
- J’ai des frissons ou des chaleurs, et souvent je pleure. J’ai peur de mourir.
- Je ressens une grande faiblesse et j’ai l’impression que je vais m’évanouir.
- Je panique. Je veux voir un médecin ou un proche pour qu’il m’amène à l’hôpital. Je crois ma vie en danger et j’ai très mal. Je suis incapable de contrôler mon comportement et mes émotions même si je sais, au fond de moi, qu’il n’y a aucun danger réel immédiat.
L’anxiété est redoutable, car elle peut aggraver le diabète, l’arthrite ou les troubles respiratoires et cardiaques. Elle fausse la relation entre le corps et le cerveau.
Est-il possible de vivre l’esprit en paix? Voici 20 trucs pour vous aider à gérer votre stress et à garder les deux pieds sur terre.
- Respirer lentement et profondément. Prendre le temps d’inspirer profondément (pendant 3 secondes) et d’expirer lentement (même temps minimum) permet de se concentrer et d’oublier la peur naissante.
- Faire une marche. Profiter de l’air pur et du soleil. Cela favorise un sommeil réparateur.
- Appeler les enfants, une amie, une parente, prendre des nouvelles, ça nous change les idées.
- Faire quelque chose pour quelqu’un. Quand on prend le temps de s’occuper des autres, on se sent utile et nettement mieux.
- Cuisiner…pour les odeurs; de petites douceurs pour soi et pour les autres.
- Regarder un film, aller au cinéma, écouter une émission de télé, regarder ses albums photo.
- Se payer une folie à 20 $ à la pharmacie du coin, au dépanneur, à l’épicerie ou dans un magasin à rabais.
- Épousseter la maison. Ça ne plaira pas à tout le monde…pourtant une maison propre apaise l’esprit.
- S’occuper d’un bébé, d’un enfant. Quand ils nous sentent tristes, les enfants peuvent être adorables et puis de toute façon, ils ne nous laissent pas le temps de trop penser.
- Se recueillir dans une église, à la chapelle ou méditer sur un thème joyeux.
- Écouter de la musique à tue-tête. Notre musique préférée, celle qui nous amuse, nous rappelle notre jeunesse, nos meilleurs souvenirs. Utiliser des écouteurs si vous avez des voisins. Chanter, c’est fou comme ça fait du bien!
- Se risquer…à se faire peur, en se mettant au défi de faire quelque chose qu’on ne ferait pas habituellement, du moment que ça nous fait vraiment peur.
- Aller visiter une attraction touristique, le zoo, un parc, un jardin, des amis, des parents, des gens malades, faire du bénévolat, se dévouer pour les autres, etc.
- S’offrir un pédicure, une nouvelle coiffure, une nouvelle couleur. Quelle sensation! Si cela semble trop dispendieux alors pourquoi ne pas le faire soi-même ou avec une amie, c’est tellement agréable de se voir tout en beauté.
- Faire semblant d’être heureux. Je souris, je chantonne, je m’occupe. Et c’est étonnant comme ça fonctionne! Rire de soi, de nos peurs donne de meilleurs résultats et nous détend.
- Se confier à son journal. Mettre sur papier un problème et ses sentiments profonds fait souvent réaliser que ce n’était pas si grave. Idéal pour les personnes qui ont plus de facilité à écrire les choses qu’à les dire.
- S’en tenir à sa routine. Certains jours, on a l’impression qu’on ne pourra rien faire. C’est difficile de se lever, se laver, déjeuner, sortir pour aller travailler et pourtant on le fait quand même. Et, dans une certaine mesure, ces gestes mécaniques nous aident à sortir du cafard, ils nous rassurent.
- Rêver de voyage. Imaginez-vous dans le pays de vos rêves et, en pensée, visitez toutes les villes et régions de ce pays. Le rêve se confond avec la réalité! Allez à la bibliothèque et documentez-vous sur ce pays, votre imagination sera occupée et concentrée sur du positif.
- Visiter un cimetière. Cela semble triste, mais c’est un endroit tranquille et magnifique, idéal pour remettre ses idées en ordre. Il nous rappelle que la vie est courte et qu’il ne faut pas la gaspiller. C’est un endroit où on va à la rencontre de nos ancêtres, on y apprend beaucoup de choses sur les familles qui vivent dans notre communauté.
- Vivre sa souffrance sans se laisser envahir par celle-ci. Dans certains cas, il est préférable de ressentir sa tristesse jusqu’au bout et de pleurer tout son soûl. Puis, d’analyser ce qui nous rend triste et d’essayer sainement de trouver la solution au problème et d’en faire le deuil. Mais pas question de se sentir coupable! Évidemment, ce n’est pas toujours contrôlable, mais tant qu’on en a le courage, il vaut mieux bouger, sortir de l’isolement. Rappelez-vous le bien-être éprouvé lorsque vous revenez à la maison et que vous retrouvez votre havre de paix.
Afin d’éviter les crises, l’Association des médecins psychiatres du Québec rappelle qu’il faut diminuer et même éviter le café, le thé et l’alcool. L’effet bienfaisant de ces produits est nocif pour le sommeil des gens anxieux. Bien reposé, notre cerveau fonctionne mieux et évite plus facilement les dérapages. Ce mal ne touche pas que les adultes, il est présent chez les enfants et les adolescents. De 6 à 13% d’entre eux souffriraient d’une forme d’anxiété. Certains ont toujours mal au ventre, d’autres sucent leur pouce ou ont besoin d’un doudou pendant plusieurs années. Il faut être attentif à ces signes. Les psychologues proposent que l’on valide leurs émotions, qu’on les entende, qu’on les comprenne, qu’on leur fasse part de ce qu’on a soi-même vécu quand on était jeune. Bien sûr, il importe aussi de ne pas être trop anxieux, car c’est contagieux…
Il y a aussi des médicaments prescrits par un médecin, un psychologue ou un psychiatre qui peuvent vous aider, mais l’approche naturelle qui engendre moins d’effets secondaires est toujours privilégiée.
Il existe, des activités relaxantes telles le yoga et le thaï chi qui permettent d’apprendre la maitrise des émotions (il n’y a pas de cours près de chez vous alors voyez sur internet et YouTube). Des applications pour votre téléphone peuvent aider à gérer le stress et l’anxiété. En voici quelques-unes:
- iSMART vous aide à évaluer votre stress, à détecter et à contrôler vos facteurs de stress chronique.
- PsyAssistance vous facilite l’accès au répertoire des ressources présentes dans votre milieu de vie. À tenir un journal de vos humeurs et à choisir des exercices pour garder le cap vers le mieux-être.
Nous espérons que ce texte vous aidera à comprendre et à gérer vos différentes sources de stress et d’angoisse, vous évitant ainsi bien des voyages chez le médecin ou à l’urgence. Vous avez tellement mieux à faire. Ça prend un effort pour reconnaître et accepter cette situation, mais il faut aussi se rappeler que les soignants de la santé sont débordés, épuisés et qu’eux aussi font beaucoup d’efforts pour prendre soin des gens malades. Faisons notre part et prenons soin de nous dans le respect des autres, il y a peut-être plus malade que nous.
RÉFÉRENCES:
Extrait du livre Les peurs, ce mal inconnu de Marie-Andrée Laplante. Éditions Édimag.
Les trucs sont inspirés de New Woman, adaptation de Nathalie Boulanger (20 trucs…antidéprime) pour le regroupement des anxieux de Lévis et d’un article paru dans le Journal de Québec le 20 novembre 2017 intitulé 9 choses à savoir sur l’anxiété normale.
Article Fini les angoisses! du Bel âge de mars 2018, pages 30 à 33.
ANXIÉTÉ, sois mon invitée! Johanne Lévesque, Ph. D. et Sylvain Guimond. Ph. D.
Le Contrevent, organisme de Lévis qui accompagne les gens souffrant d’anxiété au : 418-835-1967
Les applications sont des suggestions de la revue Châtelaine – Janvier 2017 page 61.
Infosanté : composez 811 ATTENTION : Les répondants ne connaissant pas la région et conseillent parfois de façon erronée sur les services offerts dans notre secteur.
Phobies-zéro 1-866-922-0002 ou en ligne à WWW.phobies-zero.qc.ca
Revivre 1-866-738-4873 ou en ligne à www.revivre.org
C.L.S.C. de St-Lazare de Bellechasse : 418-883-2227/1-888-883-2227 pour trouver un atelier de gestion de l’anxiété ou un groupe de soutien dans notre région.
Vous pouvez aussi consulter certains sites internet comme :
- 9 astuces pour éviter la crise d’angoisse
- Crise d’angoisse : les 4 erreurs à éviter pour vous en débarrasser pour de bon
- La méthode CLEF pour en finir avec la crise d’angoisse*
*Attention, si vous désirez acheter la Méthode sur le Net, il y a des frais.