Démence, Alzheimer, Parkinson, c’est quoi au juste?
Par Noëlla Joanne Fournier,
À l’aube de la retraite, tous veulent en profiter le plus longtemps possible et rester en bonne santé physique et mentale. Pour tous, les maladies dégénératives sont une source d’inquiétude : démence, Alzheimer et Parkinson. Depuis 2009-2010, des chercheurs s’entendent pour les associer à un ou des gènes défectueux. Les statistiques sont alarmantes, mais qu’en est-il? Quelles en sont les causes? Y a-t-il des remèdes? Comment les prévenir?
Ces maladies cognitives affectent le fonctionnement du cerveau et entraînent une perte de nos fonctions intellectuelles et motrices. Les symptômes, le dépistage, le diagnostic et l’évolution sont semblables. C’est pourquoi je décrirai les troubles cognitifs en général.
Après 50 ans, les pertes occasionnelles de mémoire sont courantes et ne conduisent pas nécessairement vers une maladie cognitive. Nos facultés physiques et mentales ralentissent, laissez-vous 2 à 5 minutes pour retrouver l’information.
La peur d’un diagnostic positif, de la discrimination et du jugement, des stéréotypes et de l’attitude des gens face à ces maladies sont des obstacles pour consulter et demander de l’aide. L’expérience de la maladie est unique pour chacune et n’est en fait qu’une tranche de vie. La vie ne s’arrête pas après le diagnostic. Il reste plusieurs bonnes années à vivre, de 5 à 10 ans en moyenne. Il faut s’adapter, réorganiser notre environnement afin de poursuivre une existence agréable. Vivons pleinement l’instant présent, nous n’aurons aucun regret si nous devons en être atteint un jour, tout en souhaitant que cela n’arrive pas.
Comment dépister la maladie? Les causes sont semblables pour l’une et l’autre des maladies. Avant de poser un diagnostic, le médecin évaluera les aspects suivants :
L’âge et les antécédents familiaux (génétique);
Sexe féminin pour l’Alzheimer et sexe masculin pour la démence et le Parkinson;
Traitement pour une maladie coronarienne, de l’hypercholestérolémie, de l’athérosclérose, du diabète, de l’hypertension artérielle;
Pertes de mémoire répétitives, des absences de la pensée et du raisonnement (entendre, interpréter, réaliser);
Troubles de la parole (difficulté à trouver les bons mots, à lire, à écrire);
Troubles des gestes (moins actif, plus nonchalant, a de la difficulté à tenir des objets);
Difficulté à reconnaître les lieux, les repères de temps, les personnes;
Trouble du comportement (dort le jour, se promène la nuit, parfois agressif);
Perte progressive de l’autonomie (oublie de manger, de s’habiller, de se dévêtir pour la nuit, de faire sa toilette, incontinence, etc.).
Suite à l’évaluation de ces symptômes, il pourra classifier l’évolution de la maladie, s’il y a lieu.
Malheureusement, certains d’entre nous en seront atteints, que peut-on faire pour s’y préparer?
Quand j’ai demandé à mon médecin si je pouvais savoir maintenant si j’en étais atteinte, celui-ci m’a répondu : « Prépare-toi et profite de la vie en attendant ». J’ai bien aimé sa réponse. Pourquoi s’en faire maintenant?
Cette maladie ne s’attrape pas d’un individu à l’autre. En parler avec nos proches ne nous rend pas plus malades et ne déclenche pas la maladie, mais advenant un diagnostic positif nos proches devraient connaître nos intentions. Il est important d’avoir un Mandat de protection en cas d’inaptitude et une procuration générale pour l’administration de nos finances en attendant l’exécution du mandat de protection lorsque ce sera nécessaire. Seuls, un médecin et/ou un psychiatre peuvent diagnostiquer une inaptitude, nos proches n’ont aucun pouvoir à ce niveau. Il faut également compléter le formulaire de la Régie d’assurance maladie du Québec (RAMQ) concernant nos demandes médicales anticipées (DMA) advenant des complications de santé cardio-vasculaire et d’en informer également notre médecin, sans oublier le testament. Une fois toutes ces précautions prises, profitons de chaque instant. Ce sera un stress de moins à gérer.
Toutes mes lectures* m’ont conduite à la réflexion suivante : les recherches avancent à grands pas, plusieurs théories et mythes ont été avancés puis invalidés, des remèdes naturels ou pharmacologiques créés, mais sans résultats concrets. La recherche continue et maintenant, elle teste des micro doses de lithium (un sel minéral utilisé dans le traitement de maladies mentales avec succès) avec, à ce jour, des résultats positifs en laboratoire. Des tests sur des humains devraient commencer dans quelques mois.
Comment aider à prévenir ou retarder l’apparition de ces maladies?Variez les activités intellectuelles et physiques, allez dehors, oxygénez-vous quotidiennement (écouter la télévision est considéré comme une activité intellectuelle passive);
Essayez la méditation pleine conscience*1 (C’est reprendre le contrôle de ses pensées);
Repoussez constamment vos limites intellectuelles : apprendre toujours apprendre;
Évitez les chocs à la tête et le stress;
Surveillez et régulez votre pression artérielle ainsi que votre cholestérol. Le sang est la nourriture du cerveau, plus le sang sera de bonne qualité, mieux il fonctionnera.
Mangez bien, évitez le surpoids et les abus d’alcool (simplement, un verre de vin rouge par jour lors des repas à cause des antioxydants appelés polyphénols*2);
Dormez bien et suffisamment, en évitant si possible les somnifères : Activants ou Benzodiazépines (vérifiez avec votre médecin et pharmacien). Privilégiez les méthodes ZEN;
Nouez des relations et rendez-vous utile.
Donc, les grands principes demeurent : rester actif physiquement et intellectuellement, manger sainement, éviter le tabac, l’alcool et les narcotiques sont encore les meilleures façons d’éloigner toutes les maladies.
Certains médicaments sont à l’étude, mais comme aucun n’a d’effet réel sur la guérison, mais seulement sur le ralentissement de la maladie, je laisse le soin à votre médecin de vous en parler si nécessaire.
On ne meurt pas de troubles cognitifs, mais plutôt de l’anorexie (oubli de manger), de maladies infectieuses, pulmonaires ou urinaires, ou même de plaies de lit.
Si vous avez envie de savoir où se situe votre santé mentale, je vous suggère un petit test, à faire seul ou avec une personne de confiance. Ça ne prend que quelques minutes. www.sgca.fr/outils/mms.pdf
Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture du livre « La maladie d’Alzheimer » des Drs Judes Poirier et Serge Gauthier. Édition 2020. Bien fait et facile à lire.
Quelques organismes peuvent nous aider:
- La société Alzheimer Chaudière-Appalaches, 1494 Rte du Président Kennedy Nord, Ste-Marie. 418-387-1230 ou sans frais 1-888-387-1230 entre 8h30 et 12h puis entre 13h et 16h30. Pour les personnes atteintes et leurs proches.
- L’Appui Chaudière-Appalaches aide les proches aidants dans l’accompagnement des personnes atteintes. 1-855-852-7784 info-aidant@lappui.org
- L’essentiel pour des activités de jour pour les personnes atteintes. Ce qui permet du répit pour les aidants naturels. Gina Jimenez Zambrano, coordonnatrice.
- Taxi Collectif de Bellechasse 418-883-2437 pour le transport, en cas de perte de permis ou simplement pour éviter les soucis de la conduite automobile.
- Entraide Bellechasse 418-883-3699 pour du transport médical avec accompagnateur.
*Références :
Hebdo régional de Beauce, mercredi le 15 février 2020. Article : Janvier, mois de la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer entrevue avec Mme Sonia Nadeau, directrice générale de la Société d’Alzheimer Chaudière-Appalaches
Article paru dans la Presse, le 28 janvier 2020 : Le lithium pourrait combattre la maladie d’Alzheimer. Vous pouvez le lire sur https://www.lapresse.ca/actualités/sant/202002/28/01
Judes Poirier Ph. D., C.Q.; Serge Gauthier C.M., C.Q., M.D., FRCPC « La maladie d’Alzheimer » paru en janvier 2020
Dr Antoine Hakin, professeur à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa et neurologue à l’Hôpital d’Ottawa. « Préservez votre vitalité mentale, 7 règles pour prévenir la démence. » 2016
Dr Fadi Massoud, gériatre CHUM, Dr Alain Robillard, neurologue, professeur adjoint clinique Hôpital Maisonneuve Rosemont, Montréal « La maladie d’Alzheimer, comprendre la maladie et ses traitements » 2013
Marina Carrère d’Encousse, Michel Cymes, Carole Sereni « Les troubles de la mémoire, vos questions – nos réponses » 2011
Dr Luc Bodin dans « La maladie d’Alzheimer » 2007
Dr Carol Szekely et Frédérique Ouvrard dans « Réponses à vos questions sur La maladie d’Alzheimer » 2004
Notes :
*1 Dr Carol Hudon et Dre Sonia Goulet, professeurs de l’IUSMQ , dans l’article « Méditer contre l’Alzheimer » paru dans le Journal de Québec, le 29-12-2015
* 2 Dr Judes Poirier et Serge Gauthier dans « La maladie d’Alzheimer » page 106