Que faire pour prévenir le surendettement?
Nous vivons dans un monde de consommation. Tout est beau, tout est tentant et les professionnels du marketing n’hésitent pas à nous le faire savoir tous les jours. Nous vivons une pression sociale qui incite à la consommation de biens, au paraître. L’apparence est devenue plus importante que le bien-être.
Rêver d’une Jaguar lorsqu’on travaille dans un restaurant Fast-food à 12,00$ l’heure, risque de demeurer un rêve. S’acheter un modèle réduit que nous pourrons contempler tous les jours est un baume pour le cœur et beaucoup plus réaliste.
Acheter un vêtement signé d’une grande marque, que nous n’avons pas les moyens de nous offrir, ne nous avantagera pas plus qu’un vêtement d’une grande chaîne qui nous va à ravir.
Cependant, très tôt, il faut savoir ce que l’on veut et ce qu’on pourra s’offrir. Il faut faire des choix. L’endettement peut devenir un piège dont il sera difficile de se sortir.
L’endettement, c’est quand les épargnes permettent de rembourser nos dettes en tout temps même lors de crises économiques, chômage ou maladie. Ex.: Le salaire, les économies, la valeur réelle des actifs couvrent l’ensemble de vos dettes (hypothèque, prêts personnels, solde des cartes de crédit).
Le surendettement, c’est quand cette équation devient négative. Votre salaire ne suffit plus à payer l’épicerie, l’essence, les taxes et impôts, l’électricité, le téléphone, les remboursements hypothécaires et autres dettes. Vous n’arrivez plus à rembourser mensuellement le solde de vos cartes de crédit et la marge de crédit plafonne.
À plus grande échelle, le surendettement de nos gouvernements, c’est quand ils ne sont plus capables de remplacer les immobilisations de la province ou du pays (chemin, viaduc, pont, réparer les hôpitaux, écoles etc.) parce qu’ils n’ont pas fini de rembourser les dettes qui ont servi à construire ces infrastructures. Lorsque les biens ont atteint leur fin de vie utile, ils ne valent plus rien. Il faut quand même les remplacer et il devient impossible de les refinancer. Les coûts de remplacement dépassent de beaucoup la valeur du bien en raison des frais de démolition. Le même constat s’applique aux individus.
Maintenant, pourquoi certaines personnes s’endettent-elles plus facilement que d’autres?
Il existe 4 sociotypes de personnes susceptibles de se surendetter selon Gérard Duhaime, professeur au Département de sociologie de l’Université Laval, titulaire de la Chaire du Canada.
Le vulnérable: Victime des autres. Mal préparé à assumer son autonomie économique, son ignorance et sa naïveté le conduisent à effectuer des transactions malheureuses.
Le parvenu: Victime de l’image qu’il se fait de la réussite sociale, à laquelle il aspire etdont il consomme les symboles sans en avoir les moyens. Leur devise: « L’apparence du succès est garante du succès ».
Le malchanceux: Il est victime du mauvais sort. Il a le contrôle de sa vie et de ses finances mais arrive un évènement majeur, traumatisant, qui met irrémédiablement en péril l’équilibre de ses finances. Ex.: Chômage, maladie, divorce etc.
Le compulsif: Victime d’un mal intérieur, la compulsion d’achat: il éprouve une envie d’acheter irrésistible et répétitive qu’il regrette après coup. Ses tentatives pour contrôler son comportement restent vaines.
À quel type appartenez-vous?
Afin de faire les bons choix lors d’achat, posez-vous les questions suivantes:
- « Qu’est-ce que ça changera dans ma vie? »
- « Est-ce essentiel à ma vie? »
- « Pour combien de temps? »
- « En ai-je vraiment besoin? »
Bonne réflexion!
de: Noëlla Joanne Fournier
« Seule la nécessité enseigne la valeur de l’argent » (Mozart)
Sources: La vie à crédit, consommation et crise de Gérard Duhaime
Édition: Les presses de l’université Laval.